Katrina • La réalité du peuple noir des Etats-Unis révélée par Katrina - 08-09-2005

Publié le par Dji-C

La réalité du peuple noir des Etats-Unis révélée par Katrina

 

La réalité est très vite devenue évidente: à La Nouvelle-Orléans, les Noirs, qui constituent la majorité de la population et de la classe laborieuse, ont aussi été les principales victimes de l’ouragan.

Granma international, 6 septembre 2005
08-09-2005

«En deux jours, j’ai vu quatre Blancs sur les 23 000 personnes qui se trouvaient au Superdome», commente le reporter Scott Gold, du Los Angeles Times, dans un article du 2 septembre.

Les politiciens noirs, en particulier ceux du Parti démocrate, commençaient à demander si l’absence de préparatifs et de réponse au désastre a quelque chose à voir avec le fait que la plupart des victimes sont noires et pauvres.

Le commentaire d’une star du hip hop, Kanye West, a été repris par les médias: «Les Noirs n’ont aucune importance pour Bush», a-t-il dit au cours d’un concert pour recueillir des fonds à New York, le 2 septembre.

Mais il n’y a aucun complot particulier contre les Afro-Nord-Américains de la Nouvelle-Orléans, même si beaucoup des victimes peuvent penser le contraire après avoir été abandonnées à leur sort pendant plusieurs jours.

La vérité toute simple est qu’aux Etats-Unis, en dépit de l’abolition de la ségrégation légale et du développement d’une classe moyenne noire —il existe même quelques Noirs au sein de la classe dominante— et après le succès de la lutte pour les droits civils des années 50 et 60, les Afro-Nord-Américains pâtissent encore des effets de siècles d’esclavage, de discrimination et de racisme, sans parler d’une pauvreté extrême.

Ceci est vrai surtout dans le sud des Etats-Unis, où le racisme institutionnalisé s’est le plus profondément enraciné. A La Nouvelle-Orléans, où près de 70% du demi million d’habitants sont des Noirs, 27% de ceux-ci vivent au-dessous du seuil de pauvreté.

Jason DeParle indique dans un article du New York Times du 4 septembre que «les divisions (à La Nouvelle-Orléans) se sont manifestées dans des choses aussi simples que l’accès à une voiture. 35% des familles noires n’ont pas de voiture, contre 15% des familles blanches».


Discrimination economique et politique

Selon un recensement cité par la revue The Economist, il existait 26 000 chief executive officers noirs en 2003 dans des corporations, y compris dans des entreprises comme American Express et AOL-Times Warner. Parallèlement, les hommes noirs gagnent en moyenne aux Etats-Unis 72% de ce que gagnent les hommes blancs.

Cette différenciation économique touche d’autres aspects de la vie: il y a trois fois plus de probabilités que les Afro-Américains de la Nouvelle-Orléans meurent du sida et deux fois plus qu’ils soient victimes de la violence, selon une étude publiée par l’United Way of Greater de Los Angeles.

Les mesures garantissant aux personnes noires l’emploi dans des écoles, dont elles étaient exclues auparavant en raison de la discrimination, sont maintenant attaquées, une génération après leur instauration.

Les Afro-Nord-Américains sont encore privés de leur droit de vote, quarante ans après l’adoption par le gouvernement fédéral de l’Acte de Droit de Vote, en 1965 comme résultat du mouvement massif pour les droits civils des années 50 et 60. Ceci s’est clairement reflété lors des élections présidentielles de 2000, lorsque des dizaines de milliers de Noirs ont été privées de ce droit en Floride.

Quelque 20 000 personnes ont marché à Atlanta, Géorgie, le 6 août dernier, pour exiger le maintien de certains points clés de la loi. Elvee Green, ouvrière de l’industrie automobile et membre du syndicat United Auto Workers, a expliqué au journal The Militant que ledit syndicat a organisé un car pour qu’elle et ses camarades de travail puissent prendre part à la manifestation. «Nous devions être là. Ils attaquent nos syndicats, ils nous envoient à des guerres démentielles, nous devons au moins protéger notre droit de vote», a-t-elle dit.

Dans de nombreux états les ex-détenus ne peuvent voter, et les Noirs ont beaucoup plus de chances d’aller en prison que les Blancs: 32% d’hommes noirs à Los Angeles, selon l’étude de l’Urban League, contre 6% de Blancs et 17% de Latinos. Ces chiffres correspondent plus ou moins aux données nationales.

Les Noirs sont aussi plus fréquemment victimes de la brutalité et des assassinats de la police. Il est courant que des agents de police coupables de brutalités ou de crimes contre des Noirs ne soient pas condamnés.

Aux Etats-Unis les agriculteurs noirs disparaissent plus rapidement que les blancs tandis que les monopoles géants des aliments s’approprient la production. Les fermiers noirs d’Alabama, Floride, Géorgie, Kentucky, Mississipi et Texas luttent contre la discrimination raciale en ce qui concerne l’octroi de prêts gouvernementaux et d’autres services, ainsi que pour garder leurs terres.


Source : http://www.solidaire.org

http://www.granma.cu








Publié dans freedom2k7

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